Tout d’abord nos bras s’ouvrent pour accueillir ce tout-petit, cette toute petite.
Instinctivement, nos bras vont le bercer, nous allons lui parler tout doucement, avec des intonations toutes nouvelles, crées juste pour lui, juste pour elle.
« C’est la petite jabotte, qui n’a ni bas, ni bottes, qui monte… qui monte… »
Ce sont les berceuses de notre enfance qui nous remontent à la mémoire.
« Dodo ma caline, dodo mon calin
Au creux de mon aile, au nid de mon sein
Doodo ma caline, doodo mon calin. »
Car ce tout petit, plein de promesses tout en étant fragile, aux compétences extraordinaires, s’éveille en humanité grâce à l’attention que nous allons lui prodiguer. Le nouveau-né a besoin d’amour, de mots, car le nouveau-né ne se nourrit pas seulement de lait.
Chaque mot, chaque geste, chaque chanson est un morceau du casse-tête qui va définir son univers, dans lequel il va pouvoir s’épanouir, forger sa personnalité, construire son identité culturelle de façon dynamique.
Les chansons, les comptines, les jeux de nourrices, les premiers albums, les histoires, et plus largement tous les petits récits qui mettent en mot son monde, permettent aux très jeunes enfants d’entrer en relation avec l’autre, de prendre conscience de son existence, de son corps. Il ne s’agit pas de noyer l’enfant de paroles, de commenter tout ce qu’on fait, mais de mettre du rêve dans son quotidien.
Alors, parlez avec votre bébé, chantez lui des chansons, des comptines, lisez lui des histoires, d’abord ce sera pour son plus grand plaisir, mais aussi car cela va favoriser son développement global et affectif. Cela va donner vie à tout un réseau d’échanges faits de sourires, de babillages, des cris, de regards, de balancements, d’écoute, de caresses de la tête aux pieds.
« L’être humain peut être le jardinier de sa vie et de la vie autour de soi. Quand le terreau contient de l’amour inconditionnel, de la confiance, de la liberté, l’enfant grandit avec facilité, bonheur, ses racines sont solides pour traverser la vie. Le parent, « jardinier » de son enfant, est patient.
Être adulte demande de très nombreuses années. L’enfant a besoin de beaucoup de temps pour se connaître, se comprendre, connaître et comprendre les autres, la complexité du monde, faire des expériences, se tromper, apprendre, essayer de nouveau, sentir en profondeur ce qui lui convient pour donner un sens à sa propre vie, croître, se développer et être heureux. »
Extrait de « Pour une enfance heureuse : repenser l’éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau » de Catherine Gueguen.
Voilà, pourquoi, je m’intéresse depuis plusieurs années, à l’univers culturel du tout petit qui se transmet de générations en générations.
Les parents, les grands parents transmettent tout cet héritage commun, et de plus en plus, les éducatrices ont cette responsabilité de l’éveil culturel du jeune enfant.